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Bulletin des commissions royales d’art et d’archéologie - volume 10 de 1871
Source photos : ensemble de photos noir et blanc prises pour l'institut du patrimoine artistique en 1945 Des
délégués se sont rendus à Estinnes-au-Mont,
à l'effet d'examiner le retable qui orne la chapelle de
Notre-Dame de Cambron et constater l'état dans lequel se trouve
ce petit monument. Il résulte de leur rapport que le retable de
Cambron appartient à la dernière époque de l'art
ogival, à ce style contourné et exubérant dont
l'hôtel de ville de Gand et surtout le jubé de Dixmude
nous ont conservé des modèles. Il se compose de trois
arcatures, celle du milieu plus haute et plus large. Ces arcatures,
formant des espèces de niches, étaient partagées
en deux étages vers le milieu de leur hauteur, sans doute pour
recevoir des groupes de figures dont il ne reste plus de traces. Les
séparations horizontales des niches latérales ont
été enlevées et brisées pour placer dans
ces niches de grandes et grossières statues de saints, en bois
peint et doré, que le curé actuel a eu le bon goût
de faire disparaître. Une espèce de ciel de lit
couronné, ou de pavillon d'armoiries, en bois peint, entoure le
retable et produit le plus fâcheux effet. Ce prétendu
ornement, qui date du siècle dernier, devra être
supprimé. Le retable lui-même en pierre blanche
d'excellente qualité, a été outrageusement
barbouillé pour imiter le marbre. Cette peinture devra
être également enlevée. M. l'architecte Vincent
estime à environ deux mille francs ce que coûterait la
restauration du retable. M. le Ministre de l'Intérieur demande
si ce chiffre est bien établi. Les
délégués pensent, et le Collège partage cet
avis, qu'on pourrait d'abord se contenter de restaurer la partie
architecturale du monument en ajournant indéfiniment
l'exécution des groupes et des statuettes sur la nature desquels
on ne peut d'ailleurs faire que des conjectures hasardées. Ce
parti diminuerait considérablement la dépense. Quant
à un devis détaillé, il ne peut guère se
faire que par l'artiste même qui sera chargé de la
restauration et qui peut mieux que personne apprécier le temps
qu'il devrait employer à ce travail. Les
délégués ont trouvé dans M. le curé
d‘ Estinnes-au-Mont, un homme intelligent, dont le zèle
éclairé ne mérite que des éloges. Ainsi il
s'est attaché à réunir et à conserver tous
les fragments, quelque informes et petits qu'ils fussent, qui pouvaient
avoir appartenu au retable ou aux statuettes dont le retable
était garni. Ces fragments pourront aider beaucoup à la
restauration; ils pourront empêcher surtout l'artiste de
substituer son caprice à l'œuvre primitive. |
le retable en 1945 |
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Il a été sculpté entre 1501 et 1550
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