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Vous
avez évoqué plus haut que nous étions en soutien de la 6ème division
d’infanterie. Au sein de celle-ci les régiments suivants nous épaulent : Regardons ce que le rapport journalier du 1er Berkshire vous raconte sur la suite de mon histoire. |
Insigne du Royal Berkshire |
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Source
: www.thewardrobe.org.uk/ - 2003 Kitchener Battalions project
A171 RETR.DTP – 14/01/2007 - The Biscuit Boys - The Retreat - 1st
Battalion (Aug-Sept 1914) – pp 171.5 à 171.9
« Départ à 2 heures du matin, le bataillon est une garde avancée et il traversa la frontière belge vers Bognies (Bougnies) . Là les ordres furent donnés de la Brigade pour occuper les positions comme suit : 1/R Berks Vellereule Le Sec (Vellereille Le Sec), 1/KRR Estennes (Estinnes) . Le headquarter de la brigade et 1 (Kings) Liverpool regiment Givry. La position fut prise dès 3 heures de l’après midi. Un lourd feu d’artillerie fut entendu dans la direction de Mons vers les 4 heures. La cavalerie allemande est rapportée en direction de Bray. Nous avons dû soutenir un feu nourri d’artillerie pendant 4 heures. Dommages : 2/lt Denniss et 3 hommes blessés . La nuit fut calme. La 70ème batterie RFA a subi de lourds dommages » La description cadre de nouveau avec la disposition des troupes que vous avez déjà illustré mais elle ne reprend aucune référence à la 9ème batterie. La 70ème batterie (de la 34ème brigade d'artillerie) est à l'honneur. Vos cartes indiquent qu'elle était directement à notre gauche, entre les Berks et nous. Le feu nourri de fin d'après-midi nous a donc certainement impacté aussi. Un peu de recherche vous indique qu'un des artilleurs de la 70ème est actuellement enterré à Givry : Lawrence (Lewis) Wood, acting Bombardier, matricule 55240. Mais en recherchant un peu plus loin dans l'histoire des Berks, une découverte d'exception vous attend ... |
Les Berks en marche Position de la 9ème et 70ème batterie extraite de "la bataille de Mons" |
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le
1er bataillon du « Royal Berkshire Regiment » est
commandé par le lieutenant colonel M.D. GRAHAM jusque sa blessure en
1915. Il est photographe et il prend régulièrement quelques vues des
lieux où il se trouve. Il l'a évidemment fait à Vellereille et les voici : Source : www.thewardrobe.org.uk 2 vues de la gare de Vellereille-le-Sec le 23 août 1914 ... * cette ferme est aujourd'hui connue comme "ferme Pièrard"
Le commentaire qui accompagne la petite photo de 6.5 cm sur 4 cm indique : 1er bataillon du Royal Berkshire Regiment - Photo prise par l’officier commandant Lieutenant Colonel M D GRAHAM- Une photo sepia d’une tombe fraichement creusée avec pour marque funéraire Corporal A.K. BASSFORD, 9ème batterie, Royal Field Artillery, qui fut tué au combat le 23 août 1914 dans le village de Villereuile-Le-Sec (Vellereille Le Sec). Il fut dit que le bataillon a été sous un feu nourri d’artillerie pendant 4 heures. Cet artilleur fut tué dans le bombardement qui blessa aussi beaucoup d’autres membres du bataillon. Il est enterré au cimetière d’Estinnes au Mont et il est le seul soldat enterré là. Le 20 août 2013 vous demandez la source de ce commentaire si précis à Richard Long-Fox, le gestionnaire du site wardrobe.org.uk. Il indique et déplore qu’il ignore l’origine du commentaire qui accompagne la photo. Cela ne vient pas du dos de la photo car elle est collée dans un album. Cette album est dans une boite qui a fait partie d’une série de 16 mais il a visiblement été remis dans la mauvaise boite. Cette piste s’arrête donc là. Les Berks sont une mine d'informations. Au delà des rapports journaliers officiels, quelques officiers et soldats du 1er Berks notent leur expérience ce 23 août … Regardons ce que mes compagnons d’armes vous relatent … |
Lieutenant Colonel M.D. Graham |
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Voici le récit émouvant du Corporal Bernard John Denore traduit de l'anglais par Olivier MABILLE 1st Royal Berks Regt., 6th Brigade, 2nd Division, I Army Corps. En action lors de la bataille et de la retraite de Mons, la bataille de la Marne, de l’Aisne (presque 2 mois), la première bataille de Ypres, dans le Salient 4 semaines. Blessé à Zonnebeke (en 7 endroits), à l’hopital à Boulogne, Londres et Reading. Publié en premier dans “Everyman at War (1930)”, edité par C. B. Purdom. source : Memoirs and Diaries – the retreat from Mons – August 23rd – September 5th, 1914 - http://www.firstworldwar.com/diaries/retreatfrommons.htm 23 août 1914 - Nous marchions depuis 02h30 jusque 11h15. Un ordre fut donné pour la compagnie «A» ( ma compagnie) de se déployer à droite et de creuser sur le côté sud d'une voie de chemin de fer . Nous nous sommes déployés et nous avons commencé à creuser mais le sol était surtout composé de craie et nous n’avons pu faire que des trous peu profonds. Alors que nous creusions l'artillerie allemande ouvrit le feu. Leur portée était parfaitement calculée et ce furent environ six obus en même temps qui éclatèrent juste au-dessus de nos têtes.(...) Le feu de l'artillerie des Allemands était très lourd mais il tombait derrière nous sur une batterie britannique. L’officier de la compagnie, qui était resté à découvert tout le temps, avait pris quelques hommes pour aider à sortir les blessés de la batterie située derrière nous. Il est revenu vers 18h30 lorsque les tirs s'étaient un peu calmé et il nous a dit que la batterie avait été déchiquetée. J'ai ensuite été envoyé avec quatre hommes en avant-poste vers un poste de signalement d’un passage à niveau (« signal box crossing ») et j'ai découvert qu'il était utilisé comme poste d'évacuation pour les blessés. A la tombée du jour, plus de blessés de la 9e batterie RFA ( la batterie qui a été taillée en pièces plus haut) furent amenés en ce lieu. Un homme était dans un très mauvais état et il n’arrêtait pas de hurler pour que quelqu’un apporte un rasoir et lui coupe la gorge. Deux autres moururent presque immédiatement. J'allais bouger une botte de foin quand quelqu'un cria: «Attention mon ami. Il y a un mec là-dedans.". J'ai alors vu une jambe complètement séparée de son corps et je me suis soudain senti très malade et fatigué. La fusillade allemande repris à nouveau et un artilleur à qui je parlais fut abattu. J’en fus encore plus malade.Il ne se passa pas grand-chose de plus cette nuit-là si ce n’est qu’un homme a passé le temps en embrassant les perles d’un chapelet et qu’un autre jura pratiquement toute la nuit. La référence a ma 9ème batterie est explicite dans le texte ... vous venez de lire en direct les conditions extrèmement pénibles de ma mort. La batterie semble toutefois avoir bien plus souffert que 2 morts : je suis du nombre, mon camarade George MORRIS aussi mais qui sont les autres ? Où sont-ils inhumés ? Une nouvelle porte énigmatique. Continuons d'écouter des témoins des événements du 23 août en fin de de journée. Un des autres officiers du 1er Berks, le lieutenant Hanbury-Sparrow, nous raconte son expérience. L'émotion du jeune officier est perceptible. |
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Nous
sommes dans les tranchées au milieu de gerbes de maïs derrière une voie
de chemin de fer . Les tranchées ont été creusées à la hâte à la fin de
la marche de de la matinée , à la hâte et mal creusées, car il y a
tellement de choses à voir . (...) Un avion Taube, avec des
croix de fer peintes sur les ailes , vole insolemment au dessus
de nos têtes (...) Bang! Le cœur rate un battement. Bang! Bang!
Bang! Bang! Bang! Dieu, c'est quoi? Vous pouvez à peine respirer avec
terreur. Fou, fou , fou que vous étiez de rejoindre l'armée . Mais …
Ciel! Ce sont nos armes , une batterie sur le rebord dont nous n'avions
jamais entendu parler . Lors de chaque événement il y a quelqu’un de
courageux (...) Allumez votre pipe. Leur infanterie va attaquer d’un
instant à l’autre. Ils ne vont pas gaspiller ce terrible bombardement .
(En fait, il y avait trois batteries de quatre canons allemands contre
une de six canons , mais tout est relatif dans la vie. ) Où sont tes
sentinelles ? Tout au fond de la tranchée où vous êtes. Vous ne pouvez
pas les blâmer. Donnez leur un exemple . (...) Il n'y a rien ! Juste le
même paysage ouvert qui se déroule. Juste plus vide car les patrouilles
de cavalerie ont disparu. Pourtant il faut rester. Pourquoi est
ce que notre batterie tire sur cette mince ceinture de sapins qui se
trouve à presque un mile à moitié sur notre gauche ? Bang!
Bang! Bang! Bang! Quatre bouffées d'obus partent du bord. Quatre ,
quatre seulement . Il semble que deux de nos canons ont déjà été
décimés. (...) Bang! Bang! Bang ! Ils sautent . " Bandes de Sots",
criez vous. " Ne pouvez vous pas compter vos propres canons !” mais
vous vous dites: « Seulement trois maintenant . (...) Seuls deux de nos
canons répondent. (...) Au moins un canon de la batterie britannique
est en action. Il tire une dernière salve dans l'obscurité , le dernier
mot , car aucune réponse n'est faite. (...) Vous vous souvenez de cet
avion , monsieur ? Il a dû nous voir . |
Avion Taube Lieutenant Hanbury Sparrow |
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